Retour d‘expérience d’une propriétaire

Bonjour à toutes et à tous, 

je voulais vous partager un moment “Soigner Autrement” que mon poney a eu la chance de vivre. 

Cela fait maintenant quelques années que nous nous connaissons avec Rémi, mais je n’avais jusque là pas eu l’opportunité d’assister à l’une de ses séances. 

Son emploi du temps sur le retour d’une tournée, lui a permis de me proposer une visite, samedi dernier 11 septembre. J’aimerais vous décrire la manière dont mon poney a réagi aux côtés de Rémi, car je n’avais qu’une vague idée de la façon dont Rémi travaille en réel (par opposition aux séances photos, qui sont elles aussi, particulièrement riches). 

À noter que mon poney a 23 ans, qu’il souffre d’une arthrose modérée mais bien présente au niveau des hanches. Depuis quelques semaines, je le trouve un peu amaigri, bien qu’ayant très bon appétit, et complémenté correctement. Les fortes chaleurs ont dû avoir leur part de responsabilité là dedans, mais je trouvais mon poney en quelque sorte triste et flagada. Pourtant, il vit avec un shetland tonique et dynamique de 3 ans. Celui-ci mettait pas mal l’ambiance dans la colloc, mais plus depuis un petit mois. Kiwi se couche de moins en moins, se roule peu, trottine occasionnellement, mais ne galope plus depuis des mois. 

Dans une atmosphère très détendue, nous avons récupéré Kiwi au pré, et nous nous sommes dirigés vers un espace ombragé du champ. Rémi a fait le tour de la bête, puis il a spontanément posé ses mains sur le front de mon poney. Ce dernier s’est mis à roupiller debout, et avait ce genre de mimiques caractéristiques de la détente où les lèvres bougent sans que cela ne soit volontaire. 

Puis, Rémi s’est progressivement dirigé vers le garrot puis toute la zone lombaire de mon poney. Il me décrivait très simplement où certaines choses semblaient “coincer”. “Les reins de papy sont feignants, je sens aussi quelque chose à la pointe de l’épaule droite”. AH. Que puis-je donc faire ? Comment l’aider ? me disais-je intérieurement. Or, tout en observant Rémi poser ses mains et procéder à de petits mouvements presque imperceptibles, je voyais le faciès et l’attitude de mon poney changer. 

Arrive le moment où Rémi se dirige vers la zone hanches/bassin du poney. Très curieusement, Kiwi commence à changer de posture, d’attitude. Il gigote, cherche à ne pas trop rester en place. Sans aucune violence bien entendu, mais ce changement de comportement m’étonne. Rémi m’explique qu’il sent le poney douloureux, pas très à l’aise, mais que c’est tout à fait normal puisqu’il agit sur cette zone en ce moment même. 

Le plus étonnant, c’est que de là où je me trouvais, je ne voyais rien que Rémi faisait, comme pouvant instaurer de la gêne chez le poney. Petit crottin, retour relatif au calme. 

Je comprends en ce lundi, qu’il y a quelque chose qui a dû brasser le poney durant la séance. En outre, ce que je pensais être de l’agitation bizarre en fin de séance, devait plutôt être un boost retrouvé. Je laisse passer dimanche, sans aller trop embêter Kiwi, juste en l’observant du coin de l’œil, et en lui amenant ses repas du matin et du soir. 

Lundi matin, je retrouve mes deux bestioles en pleine forme à 7h30 pour leur première ration de la journée. Tous deux fringants et sagement postés à la porte ! La matinée passe vite et je retourne vers 13h rendre visite à mon papy avec une petite carotte. Je m’attendais à voir le shetland rappliquer dare dare et mettre une belle longueur d’avance à Kiwi. Eh bien mauvaise langue je fus, car c’est l’ancêtre qui a démarré au quart de tour, et qui a devancé la trottinette pour venir cueillir goulument sa moitié de carotte. 

Je ne sais pas vraiment si vous raconter tout cela, vous parle clairement. 

Le fin mot de cet épisode, c’est qu’il y a quelques jours, je m’apprêtais à faire venir le vétérinaire pour effectuer une prise de sang, une copro, et une batterie d’examens qu auraient sûrement bien allégé mon porte monnaie, mais qui n’auraient sur le moment, aidé en rien Kiwi. Peut-être que la semaine prochaine je devrai finalement appeler le vétérinaire, qui sait ? 

Ce que je vois en définitive, c’est que mon petit papy a retrouvé une certaine niaque en moins de 24 heures, qu’il se laisse aller à galoper, et qu’il regarde régulièrement la maison d’où je travaille, alors que ses habitudes étaient oubliées depuis fort longtemps. En le regardant brouter, de derrière, j’ai aussi l’impression que les fesses sont revenues à la même hauteur. 

On propose à son animal une séance de guérison, il ne va pas la chercher de lui-même, comme un humain qui prend rendez-vous chez un thérapeute. Je pense désormais que nos protégés, quels que soient leurs caractères, leurs vécus, leurs relations aux Hommes, perçoivent d’une façon bien singulière “l’invisible” d’une séance de guérison.